(LCP) « Qu'on ne vienne pas me dire que l'annonce de devancement de quelques milliards de dollars, de 3 milliards $ va être la réponse à la pandémie. Qu'on ne vienne pas me dire que ça va être la préparation pour une éventuelle deuxième vague, qu'on ne vienne pas me dire ça. Ça, c'est rire du monde. Ce n'est pas une réponse. On aurait aimé entendre des propos budgétaires sur ces éléments-là et on n'en a pas entendu parler. »

 

C’est la réponse du porte-parole du Parti libéral, Gaétan Barrette, à l’exposé livré par le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, à l’occasion du débat de deux heures au Salon bleu, hier, sur les crédits budgétaires 2020-2021.

 

Ce dernier venait d’expliquer qu’il n’y avait pas à changer grand-chose aux crédits de 110 milliards $ qu’il avait présentés le 12 mars dernier, quelques jours avant l’alerte à la pandémie.

 

« S'il y a une chose qu'on a le devoir de faire, c'est d'examiner, sous toutes leurs coutures, les dépenses qui ont été encourues et qu'elles seront nécessaires d'être reproduites dans la prochaine année, parce que tout indique qu'il y aura une deuxième vague, pourquoi? Parce qu'on a été très bons dans notre confinement, notre immunité collective est probablement très faible, par opposition aux pays où ils ont eu des difficultés plus grandes », explique le député de La Pinière.

 

« Ça va coûter 1 milliard $ de plus, juste pour les CHSLD, juste ça. Puis on n'a pas rien fait dans le maintien à domicile encore », indique l'élu Gaétan Barrette. « Nous souffrons de ne pas avoir ce que certains autres États ont, un fonds souverain qui, à terme, générerait des revenus. »

 

Quant aux maisons des aînés que le gouvernement veut mettre sur pied, « ça coûte les deux yeux de la tête. On ne sait pas trop, trop comment les organiser, puis on ne sait surtout pas si on a les moyens de les faire fonctionner, mais on s'en va devant avec ça. Il y a une chose qui est certaine, certaine, certaine, certaine, ils vont coûter à peu près le double à opérer actuellement. Le double à opérer, ça, ça veut dire incidence budgétaire », estime l’ex-ministre de la Santé.

 

Le député Vincent Marissal de Québec solidaire s’étonne de l’optimisme du président du Conseil du trésor au retour de 10 semaines de confinement. « Vu que j'ai du respect pour lui, je vais lui dire que l'exercice qu'il nous a fait tantôt m'a donné l'impression qu'il a été dans une bulle temporelle au cours des 10 dernières semaines, puis que là, il nous revient 10 semaines après, c'est comme s'il ne s'était rien passé. Bien non, le monde a changé », assure l’élu de Rosemont.

 

« Je lui lance un défi au président du Conseil du trésor de prendre la mission Retour de la dignité parce que c'est de ça dont il est question aussi », a-t-il poursuivi en s’inspirant des noms de missions que se donnent les militaires lorsqu’ils se déploient.

 

« Opération dignité. Il faut revenir à ça. Mais, pour ça, ça va prendre un plan. Ça va nous prendre de l'argent, beaucoup d'argent, parce qu'on a tellement traîné, puis on a tellement laissé se dégrader nos infrastructures qu'on en est là aujourd'hui, surprise, surprise! Moi, je vais vous le dire, les CHSLD, c'étaient des gros accidents qui attendaient d'arriver. Bien, guess what? C'est arrivé! »

 

« J'aurais aimé un état de compte aujourd'hui », indique le député Martin Ouellet du Parti québécois. « Un éventail des mesures ou des réflexions que le président du Conseil du trésor a présentement sur sa planche à dessin, et de quelle façon, ce nouveau paramètre dans lequel on doit vivre, doit être redessiné. J'aurais aimé du moins avoir des intentions, des orientations. Mais, comme je le disais tout à l'heure, business as usual, c'est l'impression que ça m'a donnée. »

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