(R.I.) La confirmation de la mise en place d'un système de surveillance pour éviter le « dumping » d'aluminium en provenance de l'Asie permettra de vérifier si le Mexique contourne l'esprit de l'ACEUM, selon la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).

 

Au regard des négociations en cours pour le nouvel Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACÉUM), la FCCQ a exposé ces derniers jours ses craintes et incertitudes concernant le maintien de la compétitivité de ce secteur clé de l'industrie québécoise. Pour préserver la compétitivité de l'industrie, la FCCQ a demandé à maintes reprises un traitement équitable entre l'acier et l'aluminium.

 

L'aluminium doit être pleinement protégé, au même titre que l'acier

La FCCQ tient à souligner le caractère vital du secteur de l'aluminium pour l'économie du Québec. En termes d'exportations, ce secteur figure à la deuxième place du classement, juste derrière l'aéronautique. Autre chiffre significatif et non négligeable, 90% de la production d'aluminium se situe au Québec rappelle la FCCQ.

 

Initialement, une clause de l'accord stipulait que 70% du contenu régional pour les métaux (aciers et aluminiums) devait être assuré par une production sur le continent nord-américain rappelle la FCCQ. « Néanmoins, des failles étaient présentes dans le texte faisant craindre le contournement de la nouvelle réglementation », explique Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

 

« Ainsi, des demandes de précisions ont été réclamées afin de pallier ce manque. Malheureusement, nous avons constaté que cette faille avait été corrigée uniquement pour l'acier, laissant planer le doute sur l'industrie de l'aluminium », poursuit Charles Milliard. « Des craintes demeurent quant à la possibilité du Mexique de se constituer un marché où il s'approvisionne principalement en aluminium chinois, à moindre prix, pour le transformer par la suite en composante pour le marché automobile. »

 

Des chiffres inquiétants

Entre mai et juillet 2019, les importations de jantes en aluminium en provenance de Chine ont chuté de 60% aux États-Unis. Paradoxalement, ce taux a bondi de 240% vers le Mexique, engendrant une augmentation de l'exportation de jantes en aluminium transformées de 260% vers les États-Unis. Devant ce constat, la FCCQ réitère ses demandes auprès du gouvernement pour assurer le maintien de la compétitivité du Québec dans ce secteur de l'industrie.

 

« Cette nouvelle dynamique nuit aux parts de marché du Québec. Des entreprises américaines initialement approvisionnées par le Québec ont déjà amorcé une relocalisation vers le Mexique, dans le but de payer leur métal moins cher. Sans une protection en vigueur similaire à celle de l'acier, nous risquons de perdre progressivement notre marché aux États-Unis et favoriser par la même occasion une relocalisation des capacités de transformation de l'aluminium vers le Mexique », conclut Charles Milliard.

 

À propos de la FCCQ

Grâce à son vaste réseau de plus de 130 chambres de commerce et 1 100 membres corporatifs, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 50 000 entreprises exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l'économie et sur l'ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d'affaires et d'entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu'ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d'affaires innovant et concurrentiel.

SOURCE Fédération des Chambres de commerce du Québec

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