(LAG) Le gouvernement « pave la voie à des mesures d'austérité budgétaire » en maintenant son horizon de cinq ans pour le retour à l'équilibre budgétaire, laisse entendre la CSN à propos de la mise à jour économique présentée hier.

 

« Le ministre des Finances aurait pu envoyer un message clair en indiquant d'emblée que le retour à l'équilibre budgétaire en 2025 ne figure pas dans les plans du gouvernement », selon son président, Jacques Létourneau.

 

« Le gouvernement envoie un signal positif en dégageant des centaines de millions de dollars vers des mesures pour rejoindre des secteurs économiques particuliers et stimuler l'achat local », pense pour sa part le président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce, Charles Milliard.

 

« Les secteurs de l'aluminium, l'aérospatiale ou encore le tourisme ont tous rencontré des défis importants, et l'aide prévue pour les deux prochaines années afin d'accélérer la reprise contribuera au développement économique du Québec et de ses régions », croit-il.

 

L'Association Restauration Québec reproche au ministre des Finances l’absence d’un nouveau plan pour soutenir l’industrie de la restauration. « La très grande majorité des salles à manger des restaurants du Québec est encore aujourd'hui fermée et les impacts de l'actuelle pandémie se feront sentir certainement encore de nombreux mois », prédit son vice-président aux affaires publiques et gouvernementales, François Meunier.

 

La FTQ s'attendait à un plan de relance économique plus « costaud » comprenant des investissements « substantiels » à court terme. Il y a tout de même des éléments « intéressants », comme les investissements pour la requalification et la formation de la main-d'œuvre.

 

« Les investissements annoncés pour supporter la relance économique nous laissent sur notre faim, notamment pour le secteur de l'aérospatiale et l'hôtellerie. La centrale a de grandes attentes concernant la numérisation de l'économie, l'économie verte et l'achat local qui doivent faire partie d'une relance économique solidaire, durable et juste », plaide son président, Daniel Boyer.

 

Les mesures concernant l'innovation, la productivité et le virage numérique sont bien reçues par le Conseil du patronat. « Ces mesures ont l'avantage de répondre aux urgences à court terme que vivent les employeurs, comme le manque de liquidités notamment et de les positionner aussi pour le plus long terme. »

 

Le CPQ salue aussi l'annonce de 459 millions $ pour la formation de la main-d'œuvre. « La pandémie a mis en lumière la nécessité de rehausser les compétences des employés et des gestionnaires. »

 

Les soins à domicile « ne font pas partie de l'équation » dans la mise à jour économique, regrette l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec.

 

« C'est bien connu, les soins à domicile coûtent moins cher que de construire de nouvelles bâtisses et de les entretenir. En investissant dans les soins et les services à domicile, non seulement on contrôle mieux la courbe des dépenses, mais on répond aussi au souhait des personnes aînées de rester là où elles le veulent, le plus longtemps possible », commente sa présidente, Lise Lapointe.

 

Le Réseau FADOQ déplore aussi l'absence d'un investissement « significatif » dans les services et soins à domicile. « Nos membres ont constaté une baisse considérable de leurs offres de services à domicile. Dans le contexte actuel, cette fracture doit être réparée et cela passe par une hausse des investissements », plaide sa présidente, Gisèle Tassé-Goodman.

 

Selon la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Sonia Ethier, le gouvernement « écarte les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'enseignement supérieur du plan de relance économique, alors qu'ils sont constitués à 75 % par des femmes ».

 

D’après elle, « il aurait dû investir davantage dans l'éducation et les services publics, ce qui aurait permis une relance axée sur des emplois à nette prédominance féminine dans l'ensemble des régions du Québec ».

 

Le montant additionnel de 1,5 milliard $ sur trois ans pour la relance de l'économie dans toutes les régions est bien accueillie par l'Union des municipalités du Québec. « Le ministre des Finances a dressé un portrait lucide de l'état des finances publiques et mis en place des leviers financiers afin de soutenir nos commerces et entreprises. Il s'agit d'un nouveau pas pour une relance durable de notre économie », estime sa présidente, Suzanne Roy.

 

« Le gouvernement a été à l'écoute du secteur manufacturier notamment en ce qui concerne les mesures visant la main-d'œuvre et la numérisation des entreprises. On dit au gouvernement : misez sur le manufacturier pour accroitre les revenus du gouvernement. C'est un secteur avec un grand potentiel qui peut générer plus de richesse et de recettes fiscales », commente la présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, Véronique Proulx.

 

« À titre de porte-parole des régions, la FQM se réjouit de ces nouvelles mesures qui viendront contribuer au développement économique de l’ensemble du territoire », a déclaré son président, Jacques Demers. La Fédération des municipalités salue notamment les investissements de 459 millions $ pour favoriser la réintégration des Québécois sur le marché du travail.

 

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante « souligne certains investissements prometteurs pour les PME québécoises. Toutefois, elle est déçue de constater qu'aucune amélioration à l'aide aux entreprises frappées par la COVID-19 n'a été annoncée et que l'injustice fiscale, relative au taux réduit d'impôt pour petite entreprise, n'a pas été réglée ».

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