(LAG) Le ministère de la Santé et des Services sociaux propose un portrait des connaissances permettant de mieux comprendre la réalité des personnes vivant un problème d’accumulation d’animaux.

 

« Au Québec, peu de travaux et d’écrits spécifiquement sur les accumulateurs d’animaux ont été réalisés. Les travaux se sont plutôt intéressés aux accumulateurs d’objets en ajoutant seulement quelques précisions sur les accumulateurs d’animaux », précise le MSSS.

 

Cet état des connaissances permet ainsi « d’apporter un éclairage concernant la problématique des personnes fragilisées sur le plan psychosocial et impliquées dans des situations où le bien-être animal est compromis », peut-on lire.

 

« De plus, l’état des connaissances permet de saisir les fondements de la problématique d’accumulation d’animaux et ses conséquences néfastes, de mettre en lumière sa complexité et de fournir certaines pistes d’actions. Il permet de mettre en évidence la vulnérabilité des personnes accumulatrices d’animaux. »

 

Portrait

Selon la littérature scientifique, les accumulateurs d’animaux sont des femmes dans plus de 75 % des cas. Ce sont surtout des personnes seules, divorcées ou veuves. La problématique est souvent associée à d’autres troubles mentaux, dont la dépression et les psychoses. Ces personnes ont plus de 40 ans dans 83 % des cas.

 

En moyenne, on retrouve 39 animaux par maison. « La plupart du temps entre 10 et 100 animaux », indique le document. En cas de saisie des animaux, le taux de récidivisme est d’environ 100 %. Les chats sont les espèces les plus souvent retrouvées.

 

Les accumulateurs d’animaux ont vécu en général une enfance « chaotique » avec des « parents instables ou agresseurs causant ainsi des problèmes d’attachement ». Durant cette période, « un ou des animaux ont joué un rôle important dans la vie de la personne ».

 

Conséquences

En plus des problèmes d’odeurs, de conflits de voisinage et des problèmes légaux avec la municipalité, l’accumulation d’animaux implique aussi des installations sanitaires souvent déficientes ou absentes et la présence de cadavres d’animaux dans environ un tiers des cas. Ils sont parfois conservés dans un congélateur.

 

Le document du ministère indique que de 69 % à 79 % des maisons présentent de l’urine et des excréments, parfois même dans le lit de la personne dans 25 % de ces cas. « L’accumulation importante d’urine et de selles sur les planchers peut aller jusqu’à endommager la structure de la maison et nécessiter sa démolition. »

 

Pour les personnes occupant ce milieu de vie, les risques pour la santé sont nombreux. Il est notamment question de maladies transmissibles entre humains et animaux, d’infections de peau causées par des champignons, d’infections et allergies respiratoires et de parasites.

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