(LCP) L’Assemblée nationale a observé une minute de silence, hier, afin d'honorer la mémoire de Joyce Echaquan, décédée dans des circonstances « troublantes et horribles » à l’hôpital de Joliette.

 

Le premier ministre venait de présenter des excuses à sa famille, à ses proches ainsi qu’à la communauté atikamekw de Manawan.

 

« On ne doit pas avoir peur de le dire, le service public québécois a failli à son devoir envers Mme Echaquan. L'État a le devoir d'offrir la même dignité, le même respect à tout le monde. Peu importe son origine, peu importe son sexe, peu importe la couleur de sa peau », a déclaré François Legault.

 

« Il y a certains Québécois qui parlent de racisme systémique, il y en a d'autres qui refusent ce concept. Ce n'est pas le temps de se diviser autour d'un concept, c'est le temps d'agir pour lutter contre le racisme », a-t-il ajouté.

 

« On s'entend tous que les membres des Premières Nations font l'objet de racisme. Ça existe dans la police, ça existe dans la justice, mais ça existe aussi en dehors des institutions gouvernementales, notamment en matière d'emploi et en matière de logement », a poursuivi le premier ministre.

 

« Je veux être bien clair, ça ne veut pas dire que la nation québécoise est raciste. Au contraire, moi, je pense que la nation québécoise est très ouverte, n'est pas raciste. Mais ce qu'il s'agit de faire, c'est de reconnaître que la discrimination contre les Autochtones. »

 

Racisme systémique

« Les excuses que présente aujourd'hui le premier ministre au nom de l'ensemble des Québécoises et des Québécois sont nécessaires », de l’avis de la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade.

 

« Elles sont nécessaires pour exprimer une fois de plus notre rejet le plus complet du racisme systémique que subissent les Autochtones, le racisme, ce mal pernicieux, diffus, présent en filigrane dans diverses structures de notre société devant lequel nous ne devons jamais abdiquer », insiste-t-elle.

 

« Je vais continuer mon rôle opposition, M. le premier ministre, parce que, oui, le racisme systémique existe », clame Manon Massé, cheffe parlementaire de Québec solidaire.

 

« Parce que si je refuse que le racisme systémique existe, ce n'est pas parce que je dis que les Québécois sont racistes, bien non, c'est parce que je dis que les Autochtones, eux, vivent une discrimination que, moi, je ne vis pas, et ça, dans le Québec auquel, moi, j'aspire, ça n'a pas sa place », a-t-elle déclaré.

 

« Alors, je suis heureuse que l'ensemble de l'Assemblée nationale porte nos excuses à Mme Echaquan, à sa communauté, aux Autochtones, puis je nous appelle à garder le cap parce qu'il y a de la job à faire en tabarnouche. »

 

Échelle individuelle et responsabilité collective

Selon le chef parlementaire du PQ, Pascal Bérubé, « nous avons tous un devoir de remise en question, de nous demander si, consciemment ou non, nous avons tous déjà pris part à la stigmatisation de l'un ou l'autre de nos pairs, si nous avons déjà été les témoins silencieux d'une forme de discrimination, quelle qu'elle soit, car c'est d'abord à l'échelle individuelle que nous devons travailler ».

 

Selon lui, « nous devons reconnaître que nous avons failli, que Mme Echaquan a vécu l'inacceptable, l'odieux, et que la responsabilité de ce drame est collective. Parce qu'elle n'est pas la seule, le rapport la commission Viens le démontre à la lumière de nombreux témoignages ».

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