(LCP) Le premier ministre, François Legault, explique ce qu’il fera valoir sur les transferts en santé lors d’une rencontre avec Ottawa le 10 décembre :

 

« Le gouvernement fédéral est un gouvernement minoritaire. Il y a une ouverture, du côté des partis d'opposition, pour bonifier le montant des transferts fédéraux. On a réussi à obtenir une rencontre, et c'est moi qui est le président du Conseil de la fédération, le 10 décembre, avec le premier ministre du Canada, sur un seul sujet : l'augmentation des transferts en santé. […]

 

Le 10 décembre, ça fait longtemps qu'on demande cette rencontre-là, on a une demande unanime des provinces pour faire passer la contribution du gouvernement fédéral aux dépenses de santé des provinces de 22 % à 35 %.

 

Ce qui voudrait dire, par exemple, pour le Québec, 6 milliards de plus par année sans condition, pas d'histoire comme il y avait dans le budget (lundi), là, de dire : on va se mêler d'avoir des normes pour les CHSLD, là. Je ne vois vraiment pas ce que le fédéral connaît là-dedans puis ferait là-dedans.

 

Maintenant, ce qu'on voit dans le budget, c'est que, sur le presque 400 milliards $ de déficit, la majeure partie n'est pas récurrente, là. On voit, sur cinq ans, qu'on a un déficit structurel d'à peu près 25 milliards qui va se poursuivre.

 

Quand on fait une projection à long terme, sur 10 ans, à cause du poids des dépenses de la santé, les provinces, actuellement, dans les 10 prochaines années, ont beaucoup moins de marge de manoeuvre que le fédéral.

 

Donc, ce qu'on va aller négocier, le 10 décembre, c'est de dire : dans les prochaines années, vous avez plus de marge de manoeuvre que les provinces, vous devriez contribuer davantage que 22 % aux transferts canadiens en santé. Donc, ça va être... c'est le seul sujet, le transfert canadien.

 

Puis, ce qu'on se rend compte, c'est que M. Trudeau a fait beaucoup d'annonces, depuis le mois de mars, mais presque toutes ses annonces, c'est de l'argent non récurrent, alors que le deux tiers des dépenses en santé, c'est du personnel, donc, par définition, de l'argent récurrent.

 

Donc, s'il veut vraiment nous aider dans les CHSLD, dans les hôpitaux, dans tout le réseau de la santé, bien, il faut qu'il nous envoie un signal qu'il est prêt à augmenter sa contribution récurrente parce qu'en plus on voit que le déficit structurel est moins grand au fédéral que dans les provinces.

 

Donc, un, il a la marge de manoeuvre, deux, bien, il a une responsabilité. Au début, il contribuait à 50 % des dépenses de la santé, puis il est rendu à seulement 22 %. Puis à chaque année les dépenses de santé augmentent de 5 %, 6 %, puis c'est la seule dépense qui augmente à un rythme aussi rapide dans toutes les dépenses de tous les gouvernements, provinciaux et fédéral confondus. »

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