(LCP) Lundi, les leaders parlementaires des trois partis de l’opposition : Marc Tanguay du Parti libéral, Gabriel Nadeau-Dubois de Québec solidaire et Martin Ouellet du Parti québécois ont expédié une missive à leur collègue le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, lui demandant, en l’absence de travaux parlementaires, la mise sur pied d’une forme virtuelle de redditions de comptes.

 

Depuis le 17 mars dernier, écrivent-ils, « le gouvernement a eu les coudées franches pour gérer la crise. Un mois plus tard, alors qu’émergent des débats de société importants, il nous apparait essentiel de relancer le débat démocratique.

 

Dans les prochains jours et semaines, des décisions cruciales attendent le gouvernement de la Coalition avenir Québec. Ces décisions détermineront ce que sera le Québec dans les prochains mois, voire les années à venir. Comment mieux soigner et héberger nos aînés ? Comment fournir des renforts au personnel de la santé et des services sociaux? Sur quelle base faut-il redémarrer l’économie québécoise ? Comment faire face à la récession en cours, aux déficits publics qui se profilent à l’horizon? La crise de la COVID-19 est déjà plus qu’une crise sanitaire, elle se double d’une crise économique et de défis sociaux qui appellent des solutions politiques. […] Ces enjeux doivent être discutés démocratiquement, de manière publique et transparente. […]

 

Il y a maintenant une semaine, nous avons fait une proposition formelle, qui a été présentée directement au premier ministre par les chefs parlementaires de nos partis respectifs. Conjointement, nous vous avons proposé un mécanisme allégé et virtuel de reddition de comptes d’ici la reprise des activités régulières de l’Assemblée nationale. Afin de ne pas monopoliser l’agenda des ministres en cette période de crise, nous avons imaginé une formule minimaliste et toute simple: quatre périodes d’échanges virtuels et publics de quelques heures, entre certains ministres davantage interpellés par la crise et les députés de l’opposition. Il s’agit selon nous d’un équilibre raisonnable. […]

 

Les leaders parlementaires de l’opposition soulignent l’ouverture démontrée par le gouvernement « quant à l’instauration d’un mécanisme de reddition de comptes lors de l’éventuelle réouverture complète de l’Assemblée nationale le 5 mai, mais nous croyons qu’il est possible de relancer le débat démocratique dès la semaine prochaine. […]

 

L’Assemblée nationale n’est pas un obstacle à une gestion responsable de la crise actuelle. Les députés de l’opposition ne sont pas des cailloux dans le soulier du gouvernement. Ils sont des témoins privilégiés de cette crise sur le terrain, des relais essentiels des préoccupations des citoyens et des citoyennes. Leurs questions et leurs propositions n’émanent pas d’une volonté de nuire à l’action gouvernementale, elles constituent des contributions essentielles à notre démocratie et à notre débat public […]. »

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