(LCP) Le week-end dernier, le nombre total de personnes infectées est passé à 18 357 et le nombre de morts à 877, tandis que le nombre d'hospitalisations se chiffre désormais à 1 102, dont 183 aux soins intensifs. « Le Québec est entré dans la crise mal équipée et la situation s'est détériorée », a reconnu d'emblée le premier ministre, François Legault.

 

On estime que les importants investissements réalisés pour nos CHSLD dans les deux premiers budgets n’ont pas suffi pour combler les postes qui étaient affichés. M. Legault a rappelé que la CAQ a toujours fait part de son intention d'augmenter les salaires des préposées et préposés aux bénéficiaires dans les nouvelles conventions collectives, qui auraient dû commencer le 1er avril dernier. Si c'était à refaire, le gouvernement du Québec aurait déjà augmenté leurs salaires, afin d'améliorer l'attractivité de ces emplois.

 

« Je sais que beaucoup de Québécois se demandent comment nous en sommes arrivés là. Moi-même, je me pose la question depuis des jours, des nuits. Je me dis que j'aurais dû augmenter les salaires des préposés aux bénéficiaires avant, même sans l'accord des syndicats. J'en prends la responsabilité », a déclaré François Legault.

 

Des chefs syndicaux ont été piqués au vif par les propos du premier ministre. Ce fut le cas du président de la FTQ, Daniel Boyer. « Ben oui, c'est la faute des syndicats si les préposées aux bénéficiaires sont sous-payées… On se croirait au festival Juste pour rire », a-t-il ironisé, se disant ulcéré.

 

« Qu'est-ce qui empêche le gouvernement de bien payer les préposées aux bénéficiaires? Rien. Ça fait des années que nous décrions les conditions d'exercice d'emploi et de rémunération de ces travailleurs et travailleuses et que nous disons aux élus que c'est tout le système qui va éclater si rien n'est fait. Eh bien on est rendu là », déclare Daniel Boyer, président de la FTQ.

 

« Quant à la négociation, nos organisations ont toujours été prêtes à discuter d'une bonification des salaires, mais pas n'importe comment. Et puis il n'y a pas que les salaires, il faut ajouter des bras dans nos établissements, créer de nouveaux postes et améliorer les conditions d'exercice d'emploi. Pas seulement pour les préposées, mais aussi pour l'ensemble des travailleurs et travailleuses, dont les bas salariés du secteur public, comme celles et ceux de l'entretien ménager ou qui travaillent en cuisine, pour ne nommer que ceux-là », ajoute Daniel Boyer. Il dit avoir présenté le 11 décembre dernier une structure salariale qui répond très exactement à la problématique des préposées aux bénéficiaires.

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