(LCP) Les leaders parlementaires des trois partis d’opposition ont réclamé en chœur lundi l’établissement d’un procédé de reddition de comptes parlementaire en attendant la reprise définitive des travaux de l’Assemblée nationale.

 

Des députés de l’opposition voudraient interroger des ministres du gouvernement Legault sur la gestion de l’actuelle crise provoquée par le coronavirus tant sur des enjeux sanitaires qu’économiques.

 

« L’Assemblée nationale n’est pas un obstacle à une gestion responsable de la crise actuelle. Les députés de l’opposition ne sont pas des cailloux dans le soulier du gouvernement. Ils sont des témoins privilégiés de cette crise sur le terrain, des relais essentiels des préoccupations des citoyens et des citoyennes. Leurs questions et leurs propositions n’émanent pas d’une volonté de nuire à l’action gouvernementale, elles constituent des contributions essentielles à notre démocratie et à notre débat public, » clament-ils.

 

On sait que l’Assemblée avait ajourné ses travaux le 17 mars jusqu’au 21 avril en raison de la pandémie de COVID-19 à la suggestion de la Direction nationale de la santé publique.

 

Le premier ministre s’est montré, hier, plus ouvert que la veille à la suggestion de ses vis-à-vis. « J'ai eu une discussion hier, comme je le fais à tous les lundis puis à tous les jeudis, avec les trois chefs de l'opposition. On discute de comment on pourrait faire ça après le 21 avril. C'est certain que ça dépend aussi des personnes qui seraient interrogées. Je pense que je n'ai pas besoin d'expliquer que (la ministre de la Santé et des Services sociaux) Danielle McCann a moins de temps à donner à être capable de faire ça dans les prochaines semaines. Mais je comprends, en même temps, entre autres, avec la situation dans les CHSLD, que les oppositions ont des questions à poser. Donc, on est en train de trouver une solution, et moi, j'ai bon espoir qu'on va s'entendre, » dit François Legault.

 

La veille, il avait déclaré: « je ne pense pas que ça serait une bonne idée, que ça soit par conférence ou d'une autre méthode, de prendre des heures pour répondre aux questions pour l'instant. » Après tout, « je suis certain que les chefs de l'opposition pourraient vous en passer quelques-unes », avait-il déclaré aux journalistes, lors de sa conférence de presse quotidienne. Des élus de l’opposition n’ont guère apprécié.

 

Selon le chef de l’opposition officielle, Pierre Arcand, « nos demandes étaient relativement simples. On ne demande pas de réunir les 125 députés. Il y a un principe en démocratie, il doit y avoir une reddition de comptes du gouvernement. Ça fait un mois qu'on est en crise. [Chaque jour, mon équipe reçoit des appels et des courriels de citoyens préoccupés. Il serait opportun que nous puissions adresser directement ces interrogations aux ministres concernés », insiste le chef intérimaire du Parti libéral.

 

La députée Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, estime que « les parents, les élèves et les enseignants font face à beaucoup d’incertitude suite aux annonces contradictoires du gouvernement Legault en éducation. Le parlement peut et doit siéger virtuellement pour que nous puissions débattre et y voir plus clair, tous ensemble! »

 

L’élu Vincent Marissal de Québec solidaire déclare pour sa part : « je sais que la population apprécie cette accalmie partisane, mais nous avons tout de même un rôle de chien de garde à jouer, nous, de l’opposition. Je sais pour être sur le terrain tous les jours que nos électeurs et électrices ont aussi des questions sur la gestion au quotidien de cette crise et sur la suite des choses. Il serait donc tout simplement normal que nous puissions jouer notre rôle puisque nous sommes, plus que jamais, dirais-je même, les porteurs des questions et des attentes de notre électorat ».

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