(LCP) Doit-on censurer certains mots dans les universités afin de préserver la susceptibilité de certains étudiants?

 

« Non, je ne pense pas qu'il devrait y avoir des mots qui soient interdits. Évidemment, il faut toujours regarder le contexte dans lequel les mots sont utilisés », dit le premier ministre.

 

« Je pense qu'au contraire, les universités doivent être des endroits où on peut faire des débats, où la liberté d'expression est importante », plaide François Legault.

 

Selon Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, « on est rendu trop loin dans le politiquement correct ».

 

D’après elle, « il ne faut pas accepter cette dérive qui empêche que l’on soit capable, dans un cadre universitaire, de revenir en arrière et de se poser des questions sur l’histoire des mots, ce qu’ils voulaient dire à une époque, ce qu’ils veulent dire aujourd'hui ».

 

Il faut être « capable de parler de tout » avec une mise en contexte appropriée, estime pour sa part Manon Massé, cheffe parlementaire de Québec solidaire.

 

« On ne peut pas s'empêcher collectivement de réfléchir sur des sujets parce qu'ils ont une charge historique. Il faut les mettre en contexte, il faut être capable d'en parler avec honnêteté, mais pas de s'empêcher d'en parler », dit-elle.

 

« Moi, je trouve que dans une société démocratique, mettre des choses à l'index, ce n'est pas une bonne façon de cheminer collectivement. Il faut être capable de reconnaître les choses. »

 

De l’avis du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, « si une œuvre porte un mot inconfortable pour certains, il demeure que l'œuvre porte ce nom-là puis il demeure que l'œuvre doit continuer de circuler », croit-il.

 

« Une oeuvre peut être profondément dérangeante, elle demeure une oeuvre, et si on veut apprendre de nos erreurs en Occident, on ne peut pas brûler nos livres ou tasser nos livres parce qu'ils sont inconfortables. »

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