(LCP) La vice-première ministre a annoncé, hier après-midi, que les sexagénaires pourront prêter main-forte dans les réseaux de l’éducation et des services de garde.

 

« Ce sera possible, pour les éducateurs et les professeurs, les enseignants âgés entre 60 et 69 ans, de reprendre le travail dès la semaine prochaine. Comme je l'ai dit, c'est à condition de respecter les consignes de la Santé publique, et pas seulement pour les adultes, d'ailleurs, pour les enfants aussi puisqu'on parle d'enseignants et de milieux de garde. Il y aura des enfants dans les écoles et dans les garderies à partir de la semaine prochaine », a dit Geneviève Guilbault. L’annonce a provoqué de vives réactions de syndicats.

 

FAE

À la Fédération autonome de l’enseignement, on est perplexe. « Il y a cinq jours, un document dont la diffusion a été autorisée par le ministre de l'Éducation recommandait aux enseignantes et enseignants de plus de 60 ans de retarder leur retour au travail à septembre 2020, une mise à jour de ce document acheminée aujourd'hui laisse croire que ces personnes devront retourner au travail, alors qu'elles avaient été affectées à du télétravail », faisait-on remarquer hier.

 

« Sur quelles études scientifiques se base la Direction de la santé publique du Québec pour modifier sa propre recommandation ? Comment se fait-il que des personnes qui étaient à risque il y a cinq jours ne le soient plus aujourd'hui ? Un prof âgé de plus de 60 ans pourrait se voir contraindre de retourner au travail auprès d'enfants alors qu'il ne pourrait pas, selon la même Direction de la santé publique, fréquenter ses propres petit-enfants ? Encore une fois, qu'est-ce qui motive vraiment un tel revirement ? Une pénurie appréhendée de personnel ? Une mauvaise planification en lien avec le plan de réouverture graduelle des établissements scolaires ? Nous demandons que des réponses claires soient données », a fait valoir le président de la FAE, Sylvain Mallette.

 

FPSS-CSQ

L'annonce a fait sursauter la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), alors qu'elle apprend à la télévision que le facteur de risque lié à la COVID-19 passe à 70 ans.

 

« Plusieurs de nos membres sont dans la soixantaine. Ce revirement de situation en inquiète plusieurs, à peine trois jours avant le retour en classe! » explique le président de la FPSS-CSQ. « Je me questionne sérieusement sur les raisons motivant ce recul. Il y a encore quelques heures, nous travaillions avec un facteur de risque à 60 ans. Est-ce que cette annonce a un lien avec le manque de personnel dans le réseau scolaire permettant de respecter les ratios de 1 :10 en service de garde par exemple? La question se pose », se questionne Éric Pronovost.

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