(LCP) La reprise des travaux parlementaires est prévue pour le mardi 5 mai prochain. La députée solidaire de Mercier a-t-elle hâte? « Oui! Moi j’ai hâte pour plusieurs raisons », s’enthousiasme Ruba Ghazal.

 

« J’ai hâte de voir les gens, mes collègues, ceux de ma formation politique ou les autres. Parce qu’on crée quand même des liens de collégialité avec tous les 125 députés. Et aussi parce que moi, je n’aime pas toujours faire la même chose tous les jours », explique-t-elle au Courrier parlementaire©.

 

« Ce que j’aime dans mon travail de députée, c’est la variété. On est à Québec, on fait des travaux parlementaires. On revient en comté, on fait du travail de comté. On se déplace. Il n’y a pas de routine. C’est tout le temps diversifié. Avec la pandémie, c’est diversifié dans les dossiers, mais on est toujours assis à la même place, devant notre ordinateur. Et c’est pour ça que j’ai commencé à appeler des aînés dans le comté. C’est juste extraordinaire et ça fait du bien. Je pense que ça me fait autant de bien à moi qu’à eux. Il y en a qui disent : appelez-nous plus souvent, parce que c’est très difficile le confinement, mais ça fait du bien à moi aussi et à mon équipe », assure l’élue de Québec solidaire.

 

Quand les parlementaires s’étaient dit « Au revoir » le 17 mars dernier à l’Assemblée nationale, c’était pour regagner chacun sa circonscription et travailler tous ensemble dans un esprit de collaboration. Aussi, la députée ne croit pas que le climat soit en train de changer, alors qu’un mois s’est déjà écoulé depuis la suspension des travaux.

 

« On peut être partisan et collaborer en même temps! », s’exclame-t-elle. « Dans le sens que, au Québec, la partisanerie c’est vu comme de la chicane. Non! Par exemple, je parle avec un ministre, avec un député d’un autre parti. On n’a pas la même vision du monde. Nous, on pense que la solution est à gauche, eux ils pensent qu’elle est à droite. Et d’avoir des débats, c’est très sain et c’est important. S’il n’y avait pas de débat dans une société, je serais très, très inquiète », dit-elle.

 

Pour faire avancer des dossiers, une forme de collaboration était nécessaire aussi entre adversaires, même avant la pandémie. Mais à l’époque, c’était moins connu du grand public.

 

« Je rencontre le ministre de l’Environnement (Benoit Charette) dans son bureau, pour lui dire : voici, pour tel projet de loi, il y a tels éléments que je trouve fondamentaux. Jusqu’où Benoit t’es prêt à aller? Donc, c’est une discussion. C’est de la collaboration, même avant la crise. C’est juste que ça ne paraissait pas sur la place publique. Après, ce que les gens voyaient, c’est en commission parlementaire où je dis que je ne suis pas d’accord. Et les questions en Chambre, et les sorties sur les réseaux sociaux ou dans les entrevues. Et il y a quand même une sorte de collaboration partisane, si l’on veut, chacun a sa vision », observe Ruba Ghazal qui n’hésite pas à critiquer le gouvernement et à revendiquer quand elle estime que le besoin s’en fait sentir.

 

« Collaborer ne veut pas toujours dire : être tout le temps d’accord. Au début de la crise, tout le monde était d’accord : il n’y avait pas de débat sur la santé. Tout le monde disait : on va suivre ce que la Santé publique, ce que la science nous dit. Si le gouvernement avait dit : nous, on ne suit pas ce que le Dr Arruda dit, bien on se serait levé, mais ce n’était pas ça. Tout le monde était d’accord avec ça. Maintenant, dans les solutions, on sort un peu de ça. On est dans autre chose. Par exemple, les leaders ont collaboré ensemble pour qu’il y ait des commissions (parlementaires) virtuelles, une première historique au Québec. Il a fallu que les oppositions travaillent un peu fort pour faire valoir leur point, parce que ce n’était pas si évident, au début. Mais maintenant, tout le monde est d’accord, c’est une sorte de collaboration de dire : bien on va la faire de façon virtuelle », constate l’élue de Mercier.

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