(R.I.) «Si on ne règle pas les problèmes d'attraction et de rétention des psychologues dans le réseau public, aucune des recommandations touchant les psychologues contenues dans le rapport du groupe de travail sur l'optimisation de la formation en psychologie, présidé par Hélène David, ne pourra s'appliquer», a déclaré Dre Karine Gauthier, présidente de la Coalition des psychologues du réseau public québécois en réaction à la publication du rapport David et aux propositions du ministre Lionel Carmant pour y donner suite.

 

«Nous n'arriverons pas à former davantage de psychologues s'il n'y a pas plus de superviseurs. Et même si on y arrivait, cela ne réglerait aucunement le problème d'accessibilité s'ils évitent ou quittent le secteur public.»

 

«Les étudiants peinent déjà à trouver des superviseurs de stage. L'exode est extrêmement rapide du réseau vers le privé», a-t-elle soutenu.

 

Afin de régler ce problème, une des solutions suggérées par le ministre Carmant est l'instauration d'une bourse de 25 000 $ pour les nouveaux psychologues qui travailleront deux ans dans le réseau.

 

Bien qu'il s'agisse d'une initiative louable, il faut garder en tête que pour superviser, les psychologues doivent avoir au moins deux ans d'expérience dans un domaine de pratique.

 

«Comment parvenir à garder nos psychologues plus de 2 ans alors que leurs salaires diminueront significativement quand la bourse se terminera?», s'interroge la présidente de la Coalition.

 

«Plus de 40% des psychologues quittent le réseau public dans les 5 à 6 premières années de pratique. Ce n'est pas ainsi qu'on les retiendra pour leur permettre de former de nouveaux psychologues», a-t-elle poursuivi.

 

La CPRPQ se réjouit de la vision du rapport David et des propos du ministre Carmant quant à l'apport essentiel des psychologues travaillant dans le secteur public et à leur conditions salariales insuffisantes.

 

Elle est reconnaissante de l'offre du gouvernement dans les négociations en cours, mais le 7,5 % d'augmentation potentielle est loin de combler l'écart de 44,3 % avec le secteur privé et de 57% avec les psychologues du réseau public de l'Ontario.

 

De plus, dans le réseau public, le détenteur d'un doctorat qui entre sur le marché du travail vers 30 ans gagne moins de 2 $ de l'heure de plus qu'un détenteur de baccalauréat en psychologie qui commence à travailler vers 22 ans.

 

«La plupart des étudiants en psychologie, soit 85%, souhaitent travailler dans le réseau public à la fin de leurs études (CPRPQ, 2022). Ils ont sincèrement à cœur de contribuer au bien-être de la population et des gens les plus vulnérables, mais la représentation syndicale et les conditions salariales doivent être améliorées pour qu'ils joignent les rangs du réseau public et y restent», conclut Karine Gauthier.

 

SOURCE Coalition des psychologues du réseau public québécois (CPRPQ)

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(R.I.) : communiqué que nous avons repris intégralement.