(LCP) La circonscription de Huntingdon, surnommée « le Triangle d’or du Québec » en raison de ses nombreux producteurs maraîchers, pourrait voir son agriculture chamboulée si sa main-d’œuvre agricole étrangère n’est pas au rendez-vous cette année en raison de la crise du coronavirus.

 

« C’est un gros souci », reconnaît la députée caquiste Claire Isabelle. « La réalité pour eux, s’ils n’ont pas leur nombre de travailleurs étrangers qui vont venir, bien ils vont probablement changer leurs cultures », craint-elle.

 

« Ça sera moins de la laitue qui demande beaucoup de main-d’œuvre, ça sera moins de piment, etc. et plutôt de la grande culture avec du soya. »

 

Une situation qui inquiète l’élue. « On va avoir moins de produits alimentaires, de légumes, de fruits même peut-être à la limite, moins de framboises qui vont être récoltées pour chez nous », dit-elle en entrevue avec Le Courrier parlementaire©.

 

La décision du gouvernement fédéral d’ouvrir les frontières pour accueillir les travailleurs étrangers est très bien reçue, mais l’opérationnalisation sur le terrain reste à faire. La députée est en contact à ce sujet avec le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne. « Je suis aussi en contact régulièrement avec le cabinet de M. Lamontagne », mentionne Claire Isabelle.

 

« Maintenant, nous savons que notre ministre travaille aussi avec la ministre (Marie-Claude) Bibeau du côté fédéral, les deux ministres en agriculture, justement pour trouver un terrain d’entente pour les faire venir. Ainsi que la fondation FERME qui coordonne ces travailleurs étrangers agricoles. »

 

D’après l’élue, « ce travail ne se fera pas si rapidement parce que c’est vraiment une grande entente qu’ils doivent trouver, un protocole d’entente pour que quand ces travailleurs étrangers vont arriver, comment on va les accueillir? Est-ce qu’ils seront en isolement 14 jours? Comment les maraîchers vont le faire? »

 

Financière agricole

De son côté, La Financière agricole a indiqué hier aux producteurs de fruits et légumes par voie de communiqué « qu'elle saura s'adapter aux conditions particulières, notamment une possible pénurie de main-d'œuvre liée au COVID-19 qui pourrait prévaloir en 2020 ». Elle reporte aussi les dates limites de semis afin de donner un délai supplémentaire aux producteurs pour réaliser leurs semis sans être pénalisés.

 

« Plus que jamais, les Québécois vont rechercher des produits de chez nous l'été prochain. Les campagnes favorisant l'achat local se multiplient et il est important que nos producteurs de fruits et légumes puissent bénéficier de ce mouvement. Avec cette mesure, le gouvernement veut rassurer ces derniers. La FADQ démontrera la souplesse nécessaire afin de s'adapter à une situation inédite », a commenté le ministre André Lamontagne.

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