(LCP) « Les députés, on sent qu’on joue pleinement notre rôle de député de terrain dans nos comtés, d’aider les gens le plus possible. Dans ce rôle, je ne me suis jamais senti aussi utile en ce moment parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de difficultés, de questionnement, de détresse. Si on peut faire la différence, une petite différence dans la vie de certaines personnes en les référant aux bons endroits. Ça donne un sens très, très profond à ce qu’on fait. »

 

C’est une constatation de la députée Véronique Hivon du Parti québécois quant aux suites de la pandémie de COVID-19. Mme Hivon est porte-parole de son parti en matière d’éducation, de famille, de justice, de relations Québec-Canada, d’accès à l’information et de soins de fin de vie.

 

Quand Le Courrier parlementaire© lui demande quels conseils ou messages elle aurait pour le gouvernement, la députée de Joliette reste humble. « Je ne m’aventurerai pas à donner des conseils, » dit-elle d’abord. Mais elle ajoute : « il faut prendre en compte peut-être certains angles morts. Parce qu’il y a des gens qui sont inquiets en ce moment pour toutes sortes de raisons. » On a tous entendu parler des aînés. Mais aussi, « je pense notamment aux parents d’enfants lourdement handicapés», dit-elle.

 

« On s’attend à ce qu’il y ait des nouvelles des mesures pour eux. Ce sont des gens qui en ce moment n’ont aucune forme de répit et ont deux, trois enfants qui ont des besoins énormes. Et qui ne peuvent pas être soutenus en ce moment et qui vivent avec des enfants qui font des crises. Des enfants très, très lourdement handicapés qui ont une déficience intellectuelle profonde, qui sont sur un trouble du spectre de l’autisme important et qui en ce moment n’ont aucune ressource », note l’élue.

 

« Les enfants sont à la maison constamment. Ça peut créer des situations d’isolement et de détresse très importante. Il ne faut pas oublier ces gens-là il ne faut pas oublier non plus des gens qui vivent des impacts très, très importants du fait de l’isolement chez les personnes âgées notamment dans les résidences. Des gens qui sont seuls et qui sont confinés à leur appartement. Je pense qu’il faut vraiment avoir cela en tête », soumet-elle.

 

« Il y a plein d’enjeux aussi c’est sûr d’avoir les directives les plus claires possible. Notamment pour le soutien pédagogique qui va être amené aux parents d’élèves qui vivent des difficultés qui ont par exemple des difficultés d’apprentissage. De clarifier rapidement comment ils vont pouvoir être soutenus parce qu’ils ont des besoins plus grands que la majorité des enfants. Ils ont l’habitude d’avoir un suivi en orthopédagogie en orthophonie. C’est important de savoir : est-ce qu’ils vont pouvoir maintenir ça? Est-ce qu’ils vont pouvoir continuer à être accompagnés pour ne pas que les retards soient encore plus grands que ça pourrait l’être pour l’ensemble des enfants du Québec ? » interroge-t-elle.

 

« Je reçois beaucoup de partage d’expériences par rapport à ça. Je pourrais vous en nommer une liste, » signale la députée de Joliette. « Mais je pense que l’important c’est que le gouvernement doit toujours « focusser » sur les enjeux de santé publique donner les consignes, protéger les gens. Au maximum, aplatir au maximum la courbe. C’est l’essentiel pour passer à travers ça. Mais il y a certaines populations en ce moment ou certaines réalités qui sont dans des angles morts et je pense que si on ne s’en préoccupe pas après la crise quand on va commencer à en émerger, on va vivre des dommages humains et des difficultés humaines très, très grandes et que peut-être que si l’on s’en préoccupe davantage un petit peu maintenant, comme on apprend que la prévention est vraiment fondamentale en santé publique, mais elle l’est aussi en matière de services sociaux en protection de la jeunesse. Ce sont tous des enjeux qui en ce moment ne peuvent pas être absents du radar. Je pense que le gouvernement l’a en tête, mais c’est important de le rappeler », constate Véronique Hivon.

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