(LAG) La ministre responsable des Affaires autochtones reçoit avec « grande ouverture » les recommandations de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec.

 

« Nous sommes déterminés à travailler avec les Autochtones afin que tous aient accès à des services adaptés à leurs réalités », promet Sylvie D’Amours.

 

« Il faut que les Premières Nations et les communautés inuites, au Québec, sachent que jamais nous ne tolérerons quelque forme de discrimination que ce soit dans l'un ou l'autre des services publics qui leur sont rendus. Toutes et tous, où qu'ils se trouvent sur le territoire, quelle que soit leur origine, ont droit à la même qualité de services, au même respect et à la même dignité », affirme-t-elle.

 

Hier, le président de la Commission d’enquête, Jacques Viens, dont le rapport a été rendu public en matinée, déclarait qu’il était « impossible de nier » la discrimination systémique dont sont victimes les membres des Premières Nations et les Inuits dans leurs relations avec les services publics ayant fait l’objet de son enquête.

 

Pour le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, « tous méritent de se sentir en sécurité, d’avoir la même chance de s’épanouir et d’avoir droit à des soins de qualité ».

 

Lionel Carmant entend poursuivre sa collaboration avec ses partenaires autochtones « pour améliorer notamment les services de protection de la jeunesse afin qu'ils répondent mieux à la réalité et aux besoins des enfants autochtones et de leurs familles. C'est un enjeu prioritaire pour moi ».

 

Maintenant, dit Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, « mes collègues et moi allons analyser attentivement le rapport et ses multiples recommandations et privilégier les moyens à mettre en place pour prévenir toute forme de discrimination dans la prestation des services publics ».

 

Protectrice du citoyen

Le porte-parole libéral en matière d'affaires autochtones, David Birnbaum, plaide pour la mise en place d’un mécanisme de suivi des recommandations avec la protectrice du citoyen ainsi qu'un échéancier pour la mise en œuvre de celles-ci pour s'assurer qu'elles ne tombent pas dans l'oubli. « La mise à jour économique prochaine du ministre des Finances, Eric Girard, sera l'occasion pour le gouvernement de démontrer une réelle volonté de déployer les ressources nécessaires », croit-il.

 

De son côté, la protectrice du citoyen, Marie Rinfret, « se dit ouverte au rôle qui pourrait lui être confié à l'égard du suivi de la mise en œuvre des appels à l'action. Elle précise que les modalités de ce rôle devront être discutées, notamment concernant la nécessaire implication des Premières nations et Inuit, et ce, afin que le Protecteur du citoyen puisse répondre adéquatement au mandat qu'il aurait à réaliser ».

 

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a fait savoir pour sa part qu’il réitérait « son appui et son ouverture à participer aux améliorations de ses pratiques liées aux réalités autochtones au sein du système de justice ».

 

Agir

La cheffe parlementaire de Québec solidaire, Manon Massé, presse le premier ministre de donner suite à « l'intégralité » des 142 « appels à l'action » prescrits par la commission d’enquête, et ce, en concertation avec les communautés autochtones.

 

« Les conclusions de la Commission Viens ne devraient surprendre personne. Depuis des années, nos soeurs et nos frères autochtones dénoncent la discrimination systémique dont ils sont victimes. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus détourner le regard. Ça va prendre pas mal plus que des excuses pour rétablir le lien de confiance entre l'État québécois et les Premiers Peuples et Inuit: à l'instar de Jacques Viens, j'appelle M. Legault à agir. »

 

Solutions systémiques

Pour le président Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, Philippe-André Tessier, la discrimination systémique « est très importante à nommer », ce que fait la commission d’enquête, « car elle permet d'apporter des solutions systémiques aux nombreux enjeux qui touchent les Premières Nations et les Inuits au Québec ».

 

La CDPDJ rappelle qu'elle offre des séances de formation « sur les réalités et les droits des peuples autochtones et qu'elle pourra poursuivre ce travail en ciblant notamment les décideurs et les services publics ».

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