(LCP) Quand allons-nous cesser de faire passer Amazon avant nos entreprises? C’est une des questions que martèle Québec solidaire. Le parti réclame que le Panier bleu devienne un site transactionnel.

 

Dans les rues de sa circonscription électorale de Rosemont, on peut trouver une boîte d’Amazon dans le recyclage d’une maison sur trois, constate le député Vincent Marissal. « Amazon est mort de rire. Vous avez vu Jeff Bezos a franchi le cap du trillion. Sa fortune personnelle, ses affaires vont bien. Quand je parlais d'entreprises qui marchent bien, celle-là, elle marche super bien. Pourquoi on n'est pas capable, au Québec, d'avoir fait mieux qu'un bottin? », demande le député au ministre de l’Économie et de l’Innovation.

 

« Quand je vous en parle, vous dites toujours : «c'est compliqué». Moi, je suis pas mal sûr que les premiers ingénieurs qui sont montés à la Baie-James dans les années 60, ils ont dû se dire « ça va être compliqué », mais on l'a fait pareil. Comment ça se fait qu'on n'est pas capable puis qu'on laisse toute la place à Amazon? », interroge l’ex-journaliste.

 

Pas mal plus facile à dire qu’à faire répond Pierre Fitzgibbon. « Allez parler à Jeff Bezos. Demandez-lui combien de temps ça lui a pris de lancer Amazon. Combien d'argent ça lui a pris. On parle de millions et de millions. Écoutez, je serais la personne la plus heureuse du gouvernement si nous pouvions avoir un Panier bleu transactionnel avec des produits québécois. Je serais très heureux aussi, on partage le même objectif », déclare le ministre.

 

« Je pense qu'il faut être réaliste et je pense qu'avoir voulu attendre de lancer un Amazon Québec structuré, ça a pris des années et des dizaines de millions de dollars. Ce que nous voulons faire comme gouvernement, c'est supporter l'initiative qui va éventuellement s'en aller vers ça, dans un OBNL. Donc, il n'y a pas de paiements qui sont faits par les entrepreneurs, de greffer sous-jacent à ça, des gens qui vont faire la chaîne logistique, des gens qui vont faire ce côté transactionnel », dit-il.

 

« Et honnêtement vous avez raison que c'était décevant de voir les boîtes d'Amazon. Je suis comme vous, mais en même temps, je me dis : on a lancé quelque chose, il y a une mobilisation. Il y a des gens comme vous qui se disent : Ça ne va pas assez vite. C'est bon d'avoir des gens comme vous qui disent ça. Ça va nous faire accélérer. Et, quand le gouvernement va mettre d'autre argent là-dedans pour pouvoir supporter une structure, vous allez nous supporter, j'en suis sûr », poursuit M. Fitzgibbon.

 

« Alors, je partage votre frustration. Je dirais juste, ce n'est pas facile de lancer le programme comme ça en deux, trois, quatre mois. Alors, considérant d'où on est parti, je pense, ce n'est pas si pire, mais ce n'est pas parfait », convient-il.

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