(LCP) Aéro Montréal, la grappe aérospatiale du Québec qui regroupe les premiers dirigeants du secteur aérospatial québécois et vise à optimiser la compétitivité, la croissance et le rayonnement de l’industrie à l’échelle mondiale lance un appel au gouvernement Legault.

 

L'organisme considère que le bassin de main-d’oeuvre qualifiée est insuffisant pour soutenir la croissance de cette industrie au Québec. D’ici 2028 ce sont 65 500 postes qui devront être comblés : 37 000 dans le domaine de la fabrication aérospatiale et 28 500 dans celui du transport aérien.

 

Stratégie nationale demandée

L’industrie aérospatiale québécoise demande ainsi au gouvernement Legault de mettre en place une stratégie nationale intégrée en matière d’éducation, d’immigration et d’emploi dans un contexte d’inclusion et diversité.

 

« On aimerait discuter de relève et main-d'oeuvre parce que justement on est frappé, nous aussi, de front par la pénurie et la rareté de main-d'oeuvre. L'autre sujet qu'on aimerait discuter, c'est toute la question des facteurs de croissance, d'augmentation de productivité, d'innovation et tous les marchés stratégiques porteurs », précise au Courrier parlementaire© sa présidente-directrice générale, Suzanne Benoît.

 

Cette dernière rappelle toute l'importance pour le Québec de l'industrie aérospatiale. « On parle de 15,3 milliards $ de vente ici au Québec. C'est un secteur très actif au niveau du PIB. » On a « 196 entreprises qui oeuvrent dans ce secteur. Et 80 % de notre production est exportée », poursuit-elle. Et l'industrie reste en croissance même si ce sont surtout les mauvaises nouvelles qui font les manchettes et qui laissent une mauvaise image.

 

Québec contre le monde

Toutefois, le Québec a beau bien performer, il faut retenir nos entreprises. « On est en concurrence avec la planète en entier », dit-elle. « Donc, il faut que le Québec qui est le coeur de l'aérospatiale au Canada soit une juridiction attractive pour amener de l'investissement étranger. Aussi, il faut qu'il soit très proactif pour maintenir la compétitivité du secteur et aider le secteur qui est bien implanté ici à grandir. »

 

Suzanne Benoît explique que nos compagnies « sont sollicitées par d'autres juridictions qui veulent que nos entreprises prennent de l'expansion chez eux aient une présence ou investissent de façon importante dans d'autres endroits dans le monde. Alors nous, on n'est pas contre ça parce que tant qu'on garde les sièges sociaux ici, ça va bien, mais si l'on veut s'assurer que le gouvernement comprend bien les enjeux de notre secteur, pour être capable de répondre à ces besoins et nous offrir des aides ou du support ou comprendre nos enjeux pour que notre industrie puisse continuer à grandir ici au Québec ».

 

Fiscalité simplifiée

L'un de ces enjeux est une fiscalité plus concurrentielle et en réduisant et simplifiant la paperasse surtout pour les petites et moyennes entreprises. On se réjouirait d'une simplification et d'une accélération des demandes d'aide.

 

L'industrie souhaiterait aussi s'insérer dans une stratégie de mobilité durable. « Dans l'industrie, on développe des technologies plus respectueuses de l'environnement. On parle beaucoup aussi d'électrification en aérospatiale avec des moteurs hybrides plus performants qui consomment moins qui font moins de bruit qui sont plus durable. Mais le grand public ne sait pas cela. Souvent les élus ne sont pas au courant », regrette-t-elle.

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