(LCP) Les syndicats déplorent le retard salarial du personnel de l'administration québécoise par rapport aux autres salariés de la province.

 

En 2019, la rémunération globale par heure travaillée dans l'administration québécoise (en tenant compte des salaires, des avantages sociaux et des heures de présence au travail) affiche un retard de 6,2 % par rapport à l'ensemble des autres salariés québécois travaillant dans les entreprises de 200 employés et plus. Ces données proviennent d’un rapport de l'Institut de la statistique du Québec, rendu public jeudi. Le rapport démontre aussi que les salariés de l'administration gagnent un salaire de 13,2 % inférieur à celui de l'ensemble des autres salariés québécois.

 

« Cette dégradation perpétuelle des conditions de travail des salariés de l'État est inquiétante. Elle laisse entrevoir un accroissement des difficultés de l'État en matière de recrutement et de rétention du personnel hautement qualifié », soutient une coalition syndicale regroupant le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, les professionnels du gouvernement, les ingénieurs et les constables spéciaux. « Pour venir à bout de cet écart, il faudra une volonté réelle du gouvernement de reconnaître que son personnel mérite d'être mieux valorisé et respecté pour le travail accompli », affirment-ils.

 

« On tourne en rond, rien n'a changé. Les employés de l'État qui portent les services publics à bout de bras sont toujours aussi mal rémunérés », constate de son côté le président de la FTQ, Daniel Boyer. « Les négociations dans le secteur public qui s'amorcent sont d'une importance capitale pour l'avenir de nos services publics. À force d'ignorer les justes revendications des travailleuses et travailleurs, le gouvernement se prépare à frapper un mur, et c'est encore une fois les services à la population qui vont se détériorer », avertit-il.

 

Un « cercle vicieux »

La situation actuelle préoccupe aussi la Confédération des syndicats nationaux. « Si rien n'est fait pour remédier à la situation, la crise dans les réseaux publics continuera de s'aggraver », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

 

« On manque déjà de monde dans tous les secteurs, alors que les besoins de la population augmentent. Ce manque de personnel dans les établissements se traduit plus souvent qu'autrement par une surcharge de travail pour celles et ceux qui sont toujours en poste. Ces travailleuses et ces travailleurs ne suffisent plus à la tâche et, trop souvent, ils en tombent malades, ce qui accentue d'autant plus le manque de personnel. C'est un cercle vicieux qu'il faut absolument briser », ajoute-t-elle.

 

La CSN a déposé fin octobre ses revendications en vue de la prochaine négociation du secteur public. Elle exige une augmentation de 3 $ l'heure la première année « afin de donner un premier coup de barre nécessaire ».

 

À l’approche du renouvellement de sa convention collective, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) exige du gouvernement Legault un rattrapage salarial qui permettrait aux profs québécois d'atteindre la moyenne canadienne. « Le gouvernement de François Legault doit poser les gestes qui permettront de reconnaître le travail que nous effectuons auprès des élèves qui nous sont confiés », dit Sylvain Mallette, président de la FAE.

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