(R.I.) Devant le manque de compréhension et de collaboration de la part de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) a annoncé qu'elle suspendait les négociations, incluant celles sur la vaccination, qui ont cours avec le gouvernement du Québec. L'AQPP demande maintenant l'intervention du Conseil du trésor pour tenter de dénouer l'impasse.

 

« La ministre doit comprendre que nos membres ont été profondément déçus et même insultés par les propos qu'elle a tenus et les gestes qu'elle a posés hier lors de l'étude détaillée du projet de loi 31. En liant l'abolition de la franchise et de la coassurance à la négociation en cours avec les pharmaciens, et en déposant un amendement qui vient directement affecter leur rémunération, la ministre démontre à la fois son incompréhension du dossier et son absence de volonté de faire avancer le processus de négociation. C'est pourquoi nous suspendons les négociations et demandons l'intervention du Conseil du trésor », a déclaré M. Benoit Morin, nouveau président de l'AQPP.

 

Les négociations avec le ministère de la Santé et des Services sociaux portent sur la mise en place d'un nouveau mode de rémunération, inchangé depuis 1972. Plus récemment, lors du dépôt du projet de loi 31, les pharmaciens en ont profité pour réitérer l'importance d'abolir les frais de franchise et de coassurance sur les services cliniques en pharmacie. En liant l'abolition de la franchise et de la coassurance à la négociation, la ministre tente de faire porter aux pharmaciens l'odieux de sa propre taxe patient, un amalgame insultant pour les pharmaciens.

 

Rappelons que la franchise et la coassurance sont l'équivalent d'une taxe que les pharmaciens ne font que percevoir au nom du gouvernement. Ils n'en tirent d'ailleurs aucun bénéfice. L'abolition complète de ces frais permettrait aux patients de se prévaloir sans frais, en pharmacie, de services cliniques comme c'est le cas partout ailleurs dans le réseau de la santé.

 

« La ministre dit ouvrir la porte à une abolition éventuelle de la franchise et de la coassurance, un geste qu'elle qualifie elle-même d'historique. Or, il n'en est rien puisqu'au lendemain de l'adoption du projet de loi n°31, les patients n'auront toujours pas accès sans frais à des services cliniques en pharmacie et devront continuer à payer cette taxe patient », a ajouté M. Jean Bourcier, vice-président exécutif et directeur général de l'AQPP.

 

La ministre avait une chance unique de répondre à une demande maintes fois répétée par les pharmaciens qui constatent au quotidien que les patients refusent de payer pour des services cliniques en pharmacie, alors que ces mêmes services sont offerts sans frais ailleurs dans le réseau de la santé.

 

De plus, en déposant un amendement, sans en discuter avec l'AQPP et sans préavis, visant à limiter les allocations professionnelles sur les médicaments génériques non-inscrits à la Liste de la RAMQ, la ministre omet de considérer l'impact important de cette mesure sur la rémunération des pharmaciens. La ministre pose ainsi un geste contraire à son engagement, proclamé lors de son entrée en fonction, de mettre fin à l'esprit de confrontation qui régnait jusque-là.

 

« Si, comme la ministre le prétend, le pharmacien est réellement un joueur clé dans sa stratégie visant à améliorer l'accès au système de santé, elle doit comprendre que l'exemption de la franchise et de la coassurance uniquement sur certains types de vaccination est nettement insuffisante. La ministre doit éliminer la franchise et la coassurance sur tous les services cliniques en pharmacie. Sinon, toute cette bonne volonté de la part de la ministre d'améliorer l'accès au système de santé sera vouée à l'échec », a conclu Benoit Morin.

 

À propos de l'AQPP

L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires, constituée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels, est la seule association qui représente les pharmaciens propriétaires du Québec auprès des organismes officiels et du gouvernement. Elle regroupe donc les 2048 pharmaciens propriétaires des 1900 pharmacies du Québec, qu'ils soient affiliés ou non à une chaîne ou à une bannière commerciale. Employant plus de 44 000 personnes partout au Québec, la pharmacie communautaire constitue le plus important employeur privé au Québec. Une officine type effectue près de 160 000 ordonnances par année et plus d'un million de consultations sont effectuées en pharmacie chaque semaine, ce qui fait du pharmacien l'un des professionnels de la santé les plus disponibles et appréciés au Québec.

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